Guy Delisle
Né en 1966 à Québec, Guy Delisle se passionne dès son plus jeune âge pour les classiques de la bande dessinée franco-belge : « Astérix », « Tintin », « Blake et Mortimer » et, plus encore, « Lucky Luke ». Il décide donc de devenir auteur de bandes dessinées ! Mais, au Québec, le marché de la bande dessinée est à l’époque presque inexistant et aucune école ne forme les dessinateurs en herbe aux subtilités de l’art séquentiel. Guy Delisle effectue donc un détour par le cinéma d’animation dont il apprend les bases au Sheridan College, à Toronto, avant de s’embarquer pour l’Europe en 1988, en quête de débouchés professionnels.
C’est le début d’une carrière d’animateur d’une dizaine d’années au cours desquelles il travaille avec la jeune équipe de Folimage, à Valence. Déjà friand de voyages, il enseigne l’animation pendant un an à la Réunion. En 1994, il réalise son propre court-métrage, Trois petits chats, qui lui vaut d’être remarqué par Michaël Dudok de Wit. Il travaillera avec ce réalisateur sur Le Moine et le Poisson, primé au Festival international du film d’animation d’Annecy en 1995.
Par la suite, Guy Delisle participe à la production de nombreuses séries télé : Papyrus, Les contes du chat perché et Les Aventures d’une mouche, d’après la BD de Lewis Trondheim.
Son expérience chinoise de superviseur de l’animation lui fournit la matière pour l’écriture de Shenzhen (L’Association, 2000), carnet de voyage et chronique drolatique d’un animateur confronté au système de production et à la culture impénétrable de ce pays.
Le virus de la bande dessinée s’empare à nouveau de Guy. Aline et les autres (L’Association, 1999), remarquable exercice de style proche de son travail dans l’animation, est cité par le Comics Journal parmi les cinq meilleurs albums européens parus en 1999. En 2001 paraît la suite, Albert et les autres. La même année, il commence la série humoristique Inspecteur Moroni (Dargaud). En 2003, il publie Pyongyang (L’Association), un nouveau récit de voyage lié à son métier d’animateur et un témoignage précieux sur la Corée du Nord, le pays le plus hermétique de la planète.
Par son regard à la fois acéré et bienveillant sur une culture étrangère, Chroniques birmanes (Delcourt, 2007) constitue le prolongement de la série d’ouvrages consacrée à ses séjours en Asie. En 2011, il reprend son journal de bord et raconte son expérience en Israël dans Chroniques de Jérusalem (Delcourt), qui sera récompensé par le Fauve d’or du meilleur album à Angoulême en 2012.
Il signe ensuite les trois tomes du Guide du mauvais père (Delcourt), une mise en abyme particulièrement drôle sur la paternité. En 2016, avec S’enfuir (Dargaud), l’auteur raconte l’histoire vraie de Christophe André qui fut kidnappé dans le Caucase en 1997.
Son plus récent album, Chroniques de jeunesse (Pow Pow, 2020) revient sur ses années à Québec et son premier emploi à l’usine de papier Daishowa.