C’est au Musée de la Civilisation de Québec qu’a eu lieu, en 2016, le traditionnel dévoilement des lauréats des prix Bédéis Causa du Festival de la bande dessinée francophone de Québec. Pour cette 29e présentation, la cérémonie a permis de regrouper comme à l’habitude de nombreux intervenants du 9e art québécois et de souligner la vitalité actuelle du milieu. Remis depuis 1988, les prix Bédéis Causa cherchent à récompenser ce qui se fait de mieux en matière de bande dessinée, particulièrement celle créée par les auteurs d’ici.
Le Prix Réal-Fillion, décerné à un auteur québécois, scénariste ou dessinateur, s’étant le plus illustré avec son premier album professionnel, a été remis cette année à l’auteur de Québec Mat Ordog, pour Les Pieds palmés, tome 1 – Les terres arides (Michel Quintin).
Au chapitre des albums francophones publiés hors Québec, deux prix ont été remis. Le prix Maurice-Petitdidier, un coup de cœur du jury pour album francophone publié à l’étranger, a été remis à Les Équinoxes, de Cyril Pedrosa (Dupuis). Le prix Traduction, soulignant un coup de cœur du jury pour un album francophone issu d’une traduction, a quant à lui été décerné à l’album Le Sculpteur, de Scott McCloud (Rue de Sèvres).
Le prix Albéric-Bourgeois, pour le meilleur album de langue française publié à l’étranger par un auteur québécois, dessinateur ou scénariste, a été remis aux auteurs Delaf & Dubuc pour l’album Les Nombrils, tome 7 – Un bonheur presque parfait (Dupuis).
Grand prix de la ville de Québec, décerné au meilleur album de langue française publié au Québec, est remis cette année à Mikaël pour Promise, tome 3 – Incubus (Glénat Québec). Dessinateur pour cette série, Mikaël avait déjà reçu l’an dernier le Grand prix de la ville de Québec pour le deuxième tome de cette série très remarquée, réalisé avec le scénariste français Thierry Lamy.
Pour une première année, le FBDFQ a remis le prix Jacques-Hurtubise, une bourse visant à favoriser la nouvelle création et les auteurs émergents au Québec. Nommée en l’honneur de l’auteur, scénariste et éditeur Jacques Hurtubise, la distinction a été remise cette année à l’auteur Alexis Giroux pour son projet Bras de fer. Monsieur Giroux a reçu le prix des mains d’Hélène Fleury, ex-conjointe de Jacques Hurtubise et co-fondatrice avec lui du Magazine CROC. L’auteur remporte ainsi une bourse de 1 000$, offerte par BROUILLARD Communication, afin d’aider à mener à terme son projet de création. De plus, le lauréat sera invité à présenter une exposition de son travail lors de la prochaine présentation du FBDFQ. La remise de ce prix fut également l’occasion de revenir sur l’apport de monsieur Hurtubise à la bande dessinée québécoise avec un mot de Jean-Dominic Leduc, coauteur du livre Les années CROC (Québec Amérique).
Finalement, le prix Albert-Chartier, décerné à chaque année en hommage à un individu ou organisme ayant marqué le monde de la bande dessinée francophone au Québec, a été décerné au collectif Chiendent. Composé du poète Claude Haeffely et des illustrateurs Marc-Antoine Nadeau, André Montpetit et Michel Fortier, Chiendent a été au premier plan d’une période charnière du 9e art québécois à la fin des années 60, le Printemps de la bande dessinée québécoise. C’est avec la formation de ce collectif et leurs publications qu’a eu lieu une renaissance pour la production nationale du 9e art au Québec. Le prix a été remis par Sylvain Lemay, auteur du livre Du Chiendent dans le Printemps (Mém9ire) à Marc-Antoine Nadeau, membre du collectif.
Rappelons que la présente édition des Bédéis Causa portait sur les albums publiés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015. La sélection a été effectuée par un jury formé des libraires Marco Duchesne (Librairie Pantoute) et Marie-Hélène Vaugeois (Librairie Vaugeois), des chroniqueurs Raymond Poirier (CKRL), Mickaël Bergeron (CKIA) et Pierre Blais (CKRL/Le Clap), ainsi que de Marik Trépanier (Bibliothèque de Québec).